DES HAÏKUS QUI TAPENT Je me demandais pourquoi certains haïkus en français passent au-dessus de moi sans me faire de l’effet alors que d’autres me marquent particulièrement. Prenez ces deux lignes presque équivalentes du point de vue sémantique : Le vol du héron / Le héron s’envole La première s’imprime bien dans ma tête, m’ouvre les yeux, alors que la deuxième ne fait que m’effleurer… Pourquoi ? Si j’ai bien compris (sinon, merci de me le dire, ce serait la preuve que l’on me lit !), il y a une différence de scansion entre les deux types de mots, d’une part les mots qui donnent les rimes « masculines » comme : yeux, boudin, lilas, vin, fenouil, Agnès, cumulonimbus… Et, d’autre part, les mots accentués sur l’avant-dernière syllabe, ceux qui donnent les rimes « féminines » et qui finissent par des e muets : chatte, hirondelle, aubergine, vieille tulipe, mare, chaussette, sèche… Les haïkus qui me marquent en français (en japonais c’est différent car il n’y a pas d’accent tonique) alternent les DEUX types de mots en fin de ligne. Ils sont donc masculins ET féminins, mâtinés… Comme dans cet exemple collectif écrit avec une classe de Nogent-sur-Oise, ville métissée par excellence : Gros nuages lourds – Et je ne suis pas prête de vous oublier, vous Collégiens qui découvriez en même temps la fleur, son nom et son… parfum. isabel, ce 16 mai 2019 Billet de l'éditrice du |